Pour la mise en scène, Marc Fitoussi , le réalisateur de Pauline détective désirait s'éloigner d'un cinéma trop réaliste :"Il est vrai que je me suis autorisé toutes les fantaisies en termes de mise en scène. Pour l'image, je voulais d'abord une lumière très sophistiquée, aux couleurs saturées, qui puisse lorgner du côté de l'âge d'or hollywoodien". Marc Fitoussi a donc tourné le dos à une certaine idée de la modernité, pour retrouver les effets de ces anciens films : "Je me suis amusé à utiliser des effets techniques aux antipodes de la 3D d'aujourd'hui : fermetures à l'iris, split-screens, zooms, apparitions d'images en tourbillon."
Synopsis :
Plaquée par son petit ami, Pauline se laisse entraîner par sa soeur dans un palace de la Riviera italienne. Au lieu de savourer les joies du farniente, elle se persuade qu’un crime a été commis dans l’hôtel et s’improvise détective, embarquant dans ses investigations un séduisant maître-nageur .
Avec : Sandrine Kiberlain, Audrey Lamy, Claudio Santamaria
Derrière le titre Pauline détective se cache de nombreuses références littéraires : "Mon film est en premier lieu une comédie policière et cela m'amusait de faire un clin d’oeil aux romans de la Bibliothèque rose ou verte, à la manière de "Fantômette" ou du "Club des cinq", explique le réalisateur. Mais ce titre évoque aussi une autre Pauline, peut-être cousine du film de Marc Fitoussi : "(...) il y peut-être dans ce titre un lointain hommage à Rohmer et à son célèbre Pauline à la plage. Toutes proportions gardées, Pauline détective peut être considéré comme une comédie très littéraire, très dialoguée, qui tourne volontiers au marivaudage."
Si Marc Fitoussi a voulu réaliser ce film, c'est pour une bonne raison : retravailler avec la comédienne Sandrine Kiberlain : "Je l'ai rencontrée sur le tournage de " La Vie d'artiste " (son précédent film), mais nous n'avons travaillé que quinze jours ensemble, ce qui m'avait laissé un goût de trop peu (...) Je voulais lui offrir un rôle sur mesure". Ce qui intéressait par dessus tout le cinéaste, c'est sa manière de parler qui collait avec l'image qu'il se faisait du personnage de Pauline : "Sandrine a l'art de faire résonner toutes les nuances d'une réplique (...) Je ne vois pas quelle autre actrice aurait pu incarner ce personnage qui réfléchit tout le temps à voix haute."
Dans ce film, l'apparence des personnages féminins s'est avéré une chose importante, que le cinéaste a voulu d'une manière toujours aussi décalée avec notre époque : "Pauline et sa soeur sont glamour à souhait, elles ne cessent d'arborer des tenues que n'auraient pas désavouées Audrey Hepburn ou Grace Kelly (...) lorsqu'elle se rend à la plage, Pauline porte comme par hasard une robe dont le bleu est parfaitement assorti aux serviettes de bain".Marc Fitoussi s'est donc amusé à jouer avec ce goût de l'apparence et du glamour dans un but bien précis : "J'ai poussé les personnages aux limites du travestissement, pour en faire des figures très typées, comme on peut en trouver dans les romans d'Agatha Christie."
Pour la musique du film, le cinéaste ne voulait pas d'un simple catalogue de chansons du passé : "Je ne voulais surtout pas que la B.O. se contente d'enchaîner des tubes nostalgiques pour créer un effet facilement vintage" explique t-il. Il opte alors pour un compromis intéressant : demander à des artistes contemporains de jouer de la musique du passé : "Je leur ai demandé de s'inspirer des compositeurs italiens des années 1960 et 1970 comme Ennio Morricone ou Piero Umiliani ". Au final, ce mélange a permis de s'approcher d'une musique comme l'easy listening, musique adéquat avec l'atmosphère de Pauline détective : "Ce genre m'apparaît comme l'équivalent musical du film que je voulais réaliser" conclut Marc Fitoussi.
Marc Fitoussi a imaginé son film dans un genre très précis appelé "cinéma du dimanche soir" : "Disons que j'ai voulu m'inscrire dans cette mouvance-là (...) mais construit avec ma propre grammaire de l'image". Le cinéaste s'est donc inspiré de ces "comédies effervescentes et légères, menées tambour battant" tels que L' Homme de Rio de Philippe de Broca, Vivement dimanche ! de François Truffaut ou encore Charade de Stanley Donen. Le réalisateur de Pauline détective envisage tout à fait de donner une suite à son film, pour une raison bien précise : "C'est une façon de jouer avec le principe de feuilleton qui se termine souvent par la mention "a suivre..." .
Bande-annonce :
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