SYNOPSIS :
Michel, la cinquantaine, est infographiste. Passionné par l'aéropostale, il se rêve en Jean Mermoz quand il prend son scooter. Et pourtant, lui‐même n’a jamais piloté d’avion…
Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d’un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi‐même et tout le matériel qui va avec. Michel pagaie des heures sur son toit, rêve de grandes traversées en solitaire mais ne se décide pas à le mettre à l'eau. Rachelle découvre tout son attirail et le pousse alors à larguer les amarres.
Michel part enfin sur une jolie rivière inconnue. Il fait une première escale et découvre une guinguette installée le long de la rive. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de la patronne Laetitia, de la jeune serveuse Mila, et de leurs clients ‐ dont la principale occupation est de bricoler sous les arbres et boire de l’absinthe. Michel sympathise avec tout ce petit monde, installe sa tente pour une nuit près de la buvette et, le lendemain, a finalement beaucoup de mal à quitter les lieux…
Le titre du film, Comme un avion, n'est pas un titre original et a déjà été utilisé pour un autre film français. En l'occurrence, il s'agissait de celui réalisé en 2002 par l'actrice Marie-France Pisier.
Un quinquagénaire désabusé faisant le bilan de sa vie au cours d'une croisière en kayak dans une région bucolique de la campagne française ? Comme un avion est bien un film de Bruno Podalydès, spécialiste des portraits lunaires d'hommes en quête de renouveau. Après avoir surtout confié les premiers rôles de ses films à son frère Denis dans Liberté-Oléron ou Adieu Berthe entre autres, c'est la première fois que le réalisateur s'offre le premier rôle dans l'un de ses films, même s'il en a toujours occupé des secondaires dans ses précédents.
Bruno Podalydès est un cinéaste de la périphérie. Que ce soit la banlieue dans Dieu seul me voit, Bancs publics et Adieu Berthe ou le terroir de Liberté-Oléron et du Mystère de la chambre jaune, le cinéaste aime filmer l'extérieur et les environs de la grande ville. Pour Comme un avion, il a tourné dans les départements de l'Yonne et du Loiret, près d'une rivière, donnant ainsi un aspect champêtre à son film.
Les acteurs de ses films forment une petite famille que l'on retrouve à chaque nouveau film du cinéaste. Toutefois, quand ils ne tournent pas pour ce dernier, ils continuent à se retrouver sur des projets d'autres réalisateurs. Ainsi, avant de démarrer le tournage de Comme un avion, Agnès Jaoui et Vimala Pons se sont donné la réplique dans Je suis à vous tout de suite, le premier long-métrage de Baya Kasmi, qui sortira en septembre. Au casting de ce long-métrage figure également... Bruno Podalydès !
Bruno Podalydès est un cinéaste de la fantaisie et ses films ont tous un aspect romanesque voir même fantastique à l'image de ses adaptations des romans de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir. Ici, la dimension romanesque de Comme un avion s'explique par toute l'imagerie du conte que le réalisateur convoque comme la guinguette au bord de la rivière que le personnage principal n'arrivera pas à quitter. On songe dès lors au motif de la maison défendue que l'on retrouve dans des classiques du genre comme "Le Petit Chaperon rouge" et "Les Trois petits cochons". perçu comme l'un des héritiers directs du cinéma d' Alain Resnais avec qui il a justement collaboré sur le tournage de Vous n'avez encore rien vu en 2012. Outre ce goût commun pour une certaine poésie des images et un casting d'acteurs ayant tous collaboré au moins une fois avec le réalisateur de On connaît la chanson, Ce réalisateur a une approche de travail similaire à celle de ce dernier, comme le déclare Agnès Jaoui : "La douceur avec laquelle Alain obtenait les choses, cette manière de mettre les acteurs en confiance m'ont tellement plu que j'essaie tant bien que mal de la reproduire sur mes plateaux. Ce tournage avec Bruno était comme une piqûre de rappel."
Même si ses films donnent l'apparence d'une relative légèreté, Bruno Podalydès n'a rien d'un cinéaste dilettante. Les actrices de Comme un avion s'accordent pour dire que ce dernier n'hésite pas à faire un grand nombre de prises s'il juge cela nécessaire. Le scénario est également minutieusement écrit mais susceptible d'être mouvant. Ainsi, Agnès Jaoui et Sandrine Kiberlain ont librement pu donner leur avis quant à l'écriture de leurs personnages ainsi que le changement ou non de certaines séquences. A l'heure du numérique, le réalisateur a souhaité prendre le contre-pied des images que les spectateurs ont de plus en plus l'habitude de voir au cinéma pour présenter un film dont la lumière serait inspirée aussi bien de tableaux comme "Le Déjeuner sur l'herbe" d'Edouard Manet que de films classiques à l'image de Partie de Campagne de Jean Renoir. Il a confié la lumière de son film, qu'il souhaitait lumineuse, à la chef opératrice Claire Mathon, le but étant de combiner l'aspect champêtre des marais avec une certaine féérie qui se dégage de cet endroit.
Comme un avion a été tourné dans l'ordre chronologique, ce qui, compte tenu de diverses contraintes comme la disponibilité des comédiens, est quelque chose d'assez rare au cinéma; il y a donc eu une première partie de tournage avec Sandrine Kiberlain suivie d'une seconde étape avec Agnès Jaoui et Vimala Pons.
D'une certaine manière, l'histoire du tournage s'est comme substituée à celle du film. Sandrine Kiberlain déclare ceci à propos de son personnage : "J'ai quitté l'équipe alors qu'elle partait vers la guinguette ; en somme, j'ai laissé Bruno faire son voyage."
Le fait que Bruno Podalydès se donne le premier rôle dans son film n'est pas anodin. En abordant des thèmes
comme le couple ou le rapport au temps qui passe, le réalisateur semble dresser ici un bilan. " Comme un avion " peut se donner à voir comme le film de la maturité pour un cinéaste que Sandrine Kiberlain analyse de la manière suivante : "Sans gommer l'enfance qui est en lui, Bruno a fait le tour des questions essentielles. Il assume ce qu'il est, avec beaucoup de recul, beaucoup de légèreté, beaucoup de pudeur."
Même s'il est très méticuleux sur la préparation faite en amont, Bruno Podalydès fait pour tout détendre son équipe sur un tournage. Ce qui peut déconcerter quelque peu ses comédiens, comme ce fut le cas avec Agnès Jaoui : "Bruno a un rapport très particulier au temps. C'est comme s'il était imperméable au stress et à la pression particulière d'un tournage."
Bande annonce :
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