Synopsis :
New York, 1974. Chris, la cinquantaine, est libéré pour bonne conduite après plusieurs années de prison pour un règlement de compte meurtrier. Devant la prison, Frank, son jeune frère, un flic prometteur, est là, à contrecœur. Ce ne sont pas seulement des choix de « carrières » qui ont séparé Chris et Frank, mais bien des choix de vies et une rivalité depuis l’enfance. Leur père Léon, qui les a élevés seul, a toujours eu pour Chris une préférence affichée, malgré les casses, la prison… Pourtant, Frank espère que son frère a changé et veut lui donner sa chance : il le loge, lui trouve un travail, l’aide à renouer avec ses enfants et son ex-femme, Monica. Malgré ces tentatives, Chris est vite rattrapé par son passé et replonge. Pour Frank, c’est la dernière des trahisons, il ne fera plus rien pour Chris. Mais c'est déjà trop tard et le destin des deux frères restera lié à jamais.
Guillaume CANET
Blood Ties a été présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2013.
Mark Wahlberg souhaitait dès le départ prendre part au projet pour incarner Frank (Billy Crudup). Seulement, après avoir tourné dans La Nuit nous appartient, déjà scénarisé par James Gray
et retraçant l’histoire de deux frères, l’acteur s'est décommandé au
dernier moment, trouvant les deux films trop proches. Le réalisateur Guillaume Canet, qui pensait alors avoir trouvé son duo, s'est retrouvé dans une position délicate : "L’existence même du film s'est trouvée menacée car il était bien évidemment financé en grande partie sur son nom."
Environ 6 mois après la sortie française de Ne le dis à personne, le deuxième long métrage de Guillaume Canet a été projeté outre-Atlantique sous le nom de Tell No One.
Le film a rencontré un franc succès et les studios américains n'ont pas
manqué de soumettre plusieurs projets au réalisateur. Malgré
l’excitation, il en a refusé plus d'un : "Je sais pertinemment
qu’avec mon obsession de tout vouloir contrôler, je ne pourrais jamais
réaliser un film pour un studio avec, derrière moi, un producteur qui
m’explique ce que je dois faire à chaque plan ou tout au long du
montage."
Guillaume Canet
a vite compris que pour réaliser un film aux États-Unis tout en gardant
un minimum d’indépendance, il faut présenter un projet personnel. Il
explique comment lui est venue l'idée de faire un remake des Liens du sang : "Au volant de ma voiture ! J’allais rejoindre mon ami, et directeur de la photo, Christophe Offenstein
au ski. On est au tout début de l’année 2007. Et là, sans que je puisse
expliquer pourquoi, Les Liens du sang me revient soudain à l’esprit.
J’ai une relation particulière avec ce film. A l’époque, à la première
lecture de son scénario, ce fut la toute première fois que j’ai eu envie
de réaliser un film qu’on me proposait comme acteur. Pour autant, le
tournage avait été un bonheur grâce à Jacques Maillot. Et j’avais beaucoup aimé le film. Soudain, tout est remonté à la surface. Je me suis dit que je tenais là la bonne idée."
Quand il a décidé d’entreprendre l’adaptation américaine du long-métrage de Jacques Maillot, Guillaume Canet a appris que Ridley Scott
cherchait également à en acheter les droits pour en tourner un remake.
Le metteur en scène a donc dû agir plus vite que le réalisateur
américain pour que son projet puisse voir le jour.
Blood Ties se déroule à New York dans les années 70. Aussi, Guillaume Canet souhaitait à tout prix plonger les spectateurs dans les rues "dégueulasses" de l’époque, à la manière des films de Sidney Lumet (Serpico) ou Jerry Schatzberg (Panique à Needle Park). Schatzberg a d'ailleurs mis Canet en scène dans The Day the Ponies Come Back en 2000.
S’il ne devait pas faire partie du projet, le producteur Alain Attal, qui a débuté sa carrière en 1998 au côté de Guillaume Canet, signe avec Blood Ties
sa 6ème collaboration avec le cinéaste. Le réalisateur un peu déboussolé face
au fonctionnement du cinéma américain, a demandét, un au producteur de le
rejoindre dans cette aventure. Attal accepta, mais le projet étant déjà
lancé, il a dû rembourser l’ensemble des sommes investies aux
producteurs impliqués.
Ce qui a le plus marqué Guillaume Canet durant cette expérience américaine réside dans l'absence de répétitions avant le tournage : "J’avais d’ailleurs confié mes craintes à James Caan
en lui expliquant que je ne voulais pas me retrouver à discuter avec
lui des problèmes de costumes le jour du tournage et que j’aurais
souhaité les avoir réglés en amont. Et il m’avait répondu qu’il n’avait
jamais répété de sa vie et n’allait donc pas commencer maintenant mais
qu’il ne fallait pas m’en faire."
Alain Attal
( le producteur ) avait pour mission de trouver des financements et d’éliminer les
contraintes liées au cinéma américain qui risquaient d’étouffer le
travail de Guillaume Canet : "On
oublie ainsi trop souvent qu’aux États-Unis, le réalisateur est
considéré comme un simple technicien. Sans pouvoir réel. Pour vous
donner un exemple, si Guillaume demandait quelque chose, il fallait que
mon directeur de production ou moi donnions notre accord pour qu’il
l’obtienne."
L'imposant Matthias Schoenaerts tourne une nouvelle fois avec Marion Cotillard après leur rencontre dans De rouille et d’os. La femme du réalisateur n’arrêtait pas de faire l’éloge de l’acteur belge et Guillaume Canet a donc décidé de lui confier le rôle.
Les producteurs exécutifs
constituent une véritable caution aux États-Unis. Ils permettent
d’apporter une certaine crédibilité au projet et donc d’attirer des
acteurs plus importants. Ils déterminent et gèrent le budget du film
pour en assurer le bon déroulement. Avant de les rencontrer, le
producteur Alain Attal
a dû réunir l’argent nécessaire au tournage, soit 20 millions de
dollars. Seulement, une fois l’argent récolté, le producteur s’est vu
demander la somme de 24,7 millions de dollars : "Je comprends vite le
pourquoi de cette inflation : dans leur budget, tout est prévu, chiffré
et intégré. Aucune place n’est laissée au hasard. Je me retrouve dans
l’obligation de réunir cette somme. Et donc, pour la première fois de ma
vie, je lance un film avec un trou financier aussi important."
Le problème majeur qui s’est imposé à Guillaume résidait dans la rédaction de son premier film américain (sans aucune aide) : "Je me sens totalement incapable d’écrire seul un scénario en anglais", confie-t-il. Il a alors rencontré James Gray,
sans se douter qu’il allait devenir son futur collaborateur. En effet,
ce dernier était à la base censé conseiller pour la réalisation. un scénariste
disponible pour travailler sur Blood Ties : Sa réponse fut aussi courte que surprenante : "Moi" ! Surprenante car il n’avait jamais jusque-là écrit pour quelqu’un, se rappelle le réalisateur.
Le monteur Hervé de Luze et le directeur de la photographie Christophe Offenstein retrouvent respectivement une troisième et une sixième fois Guillaume Canet avec Blood Ties.
La musique sera ajoutée plus tard en post-production.
Cette méthode permet à l’équipe de tournage de s’imprégner de
l’ambiance souligne le réalisateur.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs