Alain GOMIS
Né en France d'un père sénégalais et d'une mère française, Alain GOMIS entreprend des études d'histoire de l'art et une maîtrise d'études cinématographiques. Dans le cadre d'ateliers vidéo, il réalise des reportages sur les jeunes issus de l'immigration. Il tourne par la suite des courts métrages dont Tourbillons, en 1999, présenté à Clermont-Ferrand, à New-York ou encore à Namur. En 2001, Alain GOMIS réalise son premier long métrage : L' Afrance.
Le dernier jour de tournage du film " Les Délices du Monde ", son producteur avait promis: « Nous ferons la première projection publique sur le lieu qui l’a vu naître, à Mons ». Il a tenu parole. Les techniciens, les comédiens, les figurants et beaucoup de Monsois, curieux, ont rempli la salle Salvador Allende pour l’avant-première, mais aussi, l’une des dernières séances de cinéma donnée dans cette salle qui devrait être prochainement remplacée par un nouvel équipement.
Une coproduction Elzévir Films, Agora avec la participation de France Télévision et le soutien de TV5 Monde. Pictanovo ( Crrav ) , avec l'aide de la région Nord-Pas de Calais .
Synopsis :
L'association « Les délices du monde » a pour vocation officielle de rapprocher les différentes communautés de la cité autour de la cuisine. C'est l'alibi destiné à la mairie pour obtenir le local où les femmes peuvent se retrouver et se défouler quelques heures par jour. Le jour où la mairie décide d'expulser l'association de son local, les adhérents décident de contre attaquer en faisant campagne pour leur présidente la charismatique Diminga.
Tout le mois de septembre dernier, au milieu des travaux de rénovation, on a pu voir les caméras, les micros, les camions de régie et toute une équipe de tournage (comédiens et techniciens) prendre possession du nouveau Mons. Alain GOMIS, réalisateur franco-sénégalais, avait décidé d’y planter le décor de son film, Les Délices du Monde. Le sujet est délicat : des femmes de différentes communautés se rassemblent autour du savoir-faire culinaire. Mais le maire les somme de quitter leur local. C’est le signal de la révolte. Ces femmes, si diverses, vont s’unir. Débordant d’imagination, elles en feront voir de toutes les couleurs à l’équipe municipale. Leur leader naturel, Diminga Obanga, une maîtresse femme d’origine sénégalaise, ira même jusqu’à se présenter, contre la maire sortante.
Si le film survient en pleine période préélectorale, il ne peut s’agir que d’une pure coïncidence. D’ailleurs le maire du film, est une dame ! L’extérieur de la mairie et celui de l’hôtel de ville de Tourcoing tandis que l’intérieur a été tourné à Armentières. « C’est la magie du cinéma », commente Denis CAROT, le producteur d’Elvezir Films, qui a fait le déplacement depuis Paris. « Nous avons trouvé ici, la région et le décor idéal pour notre film », poursuit-il. « Les équipes de production de France 3 sont excellentes. L’accueil de Pictanovo (regroupement du CRRAV et du Pôle Image) et de son directeur, Vincent Leclercq, ont été très chaleureux. Surtout lorsque nous sommes arrivés, au milieu de cette Cité, avec tous ses travaux, nous avons tout de suite su qu’il n’y avait pas de meilleur endroit pour y faire vivre notre histoire. »
Tous les protagonistes – ou presque – se trouvent réunis pour la première fois. Ils semblent un peu tendus dans l’attente de l’événement. Mais, dès que la projection commence, c’est la franche rigolade ! On ne sait pas si ce qui amuse le plus, c’est de voir son quartier, son propre visage (ou celui de ses amis) ou bien cette histoire haute en couleurs et burlesque. « C’est bien d’avoir organisé la première projection du film avec tous les gens qui l’ont fabriqué », commente, à l’issue de la projection, Delphine Zingg, l’une des comédiennes qui a fait le déplacement depuis la capitale. « À Paris, ce serait différent. Ce serait d’autres rires… peut-être à d’autres endroits. Visiblement, les gens se sont bien reconnus dans le propos du film et ça, c’est super ! »
Il ne restait plus à l’assemblée qu’à déguster le somptueux buffet, préparé pendant trois jours, par quatorze bénévoles de l’association « Les Saveurs du Marché ». Un bel exemple de diversité culturelle, dont le local, avec cuisine, est celui qui a servi de décor au tournage du film.
( d'après Alain CADET ).
photo © Alain CADET.
Corinne MASIERO qui joue le rôle de Madame la Maire dans " Les délices du monde "