La Maison de la Radio ( siège de
Radio France ) fête ses 50 ans ! Son architecture n'a finalement pas pris une ride, car à l'époque, sa conception plutôt avant-gardiste de l'art contemporain bien stylé 60 / 70, s'est amalgamée avec le design actuel.
Ce n'est pas de l'édifice extérieur dont il est vraiment question dans le film de
Nicolas PHILIBERT, mais de la vie des animateurs, des studios de Radio France, de la technique qui a largement évolué même s'il y séjourne une impression encore très " vintage ".
Dans ce film documentaire très intéressant proposé par
Nicolas PHILIBERT, on aura le privilège de découvrir un visuel humain sur des voix plus ou moins connues de la dernière génération des ondes hertziennes, le tout, condensé en une seule journée et une nuit virtuelle.
Synopsis :
Une plongée au cœur de Radio France, à la découverte de ce qui échappe
habituellement aux regards : les mystères et les coulisses d’un média
dont la matière même, le son, demeure invisible.
Secrets de tournage :
" Représenter l'invisible "
Le défi de ce documentaire a notamment relevé du fait que l'univers de
la radio repose sur la parole sans l'image. La difficulté était donc de
ne pas se contenter de montrer des images de ce qui en règle générale
est affranchi de l'image, mais bien de trouver un mode de représentation
qui soit cohérent à ce monde : " Le véritable enjeu de ce film n’est
pas lié au fait de rendre visible ce qui se soustrait habituellement à
notre regard. Il consiste plutôt à essayer de faire de cette absence
même l’un des sujets du film ", déclare le documentariste Nicolas Philibert, en poursuivant : "Un
film sur la radio, c’est un peu contre nature - comment filmer la radio
sans détruire son mystère ? - mais c’est sans doute pour ça que j’ai eu
envie de le faire."
La "Maison de la Radio" qu'est-ce que c'est ?
La Maison de la radio regroupe les principales stations de Radio France : France Info, France Bleu, France Culture, France Musique, le Mouv’, FIP, RFI, quatre formations musicales permanentes ainsi qu'une régie publicitaire. Les locaux de France Inter se situent dans un immeuble très proche, ayant déménagé faute de place.
" 24 heures à la Maison de la Radio "
Pour rendre la trame du film fluide et cohérente, la cinéaste a choisi de reconstituer une journée virtuelle à Radio France
: une journée, et une nuit, vingt-quatre heures à partir d'images
collectées en six mois de tournage, lui permettant de suivre certains
personnages récurrents, donnant ainsi une unité à la structure de son
documentaire.
" Ville dans la ville "
L'une des idées du film consiste à dévoiler la multitude de métiers qui
cohabitent dans une seule structure immobilière - les locaux de Radio France - comme Nicolas Philibert l'avait fait avec le Musée du Louvre dans La Ville Louvre en 1990 : " [C'est]
un lieu que font vivre des centaines de journalistes, techniciens,
producteurs, secrétaires et documentalistes, sans compter les personnels
chargés de son entretien, de sa gestion, de son développement et de sa
promotion, ni les dizaines d’invités célèbres ou inconnus qui s’y
rendent chaque jour pour participer ou assister à l’enregistrement des
émissions ", précise le metteur en scène.
" Dimensions intemporelles "
Il a paru nécessaire à Nicolas Philibert,
pour que son documentaire puisse avoir un aspect intemporel, de réduire
la place accordée à l'actualité (et donc aux plages consacrées à
l'information).
" Choix des émissions "
Pour réaliser le documentaire, il a été nécessaire de faire des choix,
et notamment de décider quelles émissions filmer ou pas. Ces choix n'ont
pas forcément été effectués en fonction de la qualité des émissions : " J’ai
vite compris que l’intérêt qu’il y avait à filmer telle émission
n’était pas proportionnel à l’importance de son contenu ou de son sujet.
Pire ! Les contenus en tant que tels pouvaient constituer un piège :
plus ils étaient « forts » plus ils pouvaient desservir le film, dans la
mesure où ils risquaient d’éclipser ce qui m’intéressait en premier
lieu, à savoir la grammaire, la mécanique de la radio. J’ai donc
privilégié des critères en apparence plus futiles, mais plus
cinématographiques ", explique Nicolas Philibert.
Nicolas PHILIBERT ( salon de L'Hôtel L'hermitage )
" Déroulement du tournage "
Le tournage du documentaire La Maison de la radio a duré six mois (premier semestre 2011).
Il pouvait y avoir jusqu'à quatre personnes sur place, parfois uniquement Nicolas Philibert. Ce dernier confie être parfois retourné à Radio France
pour filmer quelques séquences supplémentaires inspirées par le travail
de montage. Les conditions n'ont pas toujours été faciles, dans la
mesure où l'équipe ne disposait pas constamment des contenus des
émissions à l'avance. Une autre difficulté était de ne pas s'imposer de
façon trop conséquente, pour ne pas altérer l'authenticité des
enregistrements.
" Le travail sur le son "
Dans un documentaire qui s'intéresse au monde de la radio, dans lequel
la voix, la musique et les sons sont la base de tout, le travail sur la
bande son a été un élément très important : " La bande son est assez
simple, presque épurée, du moins sans fioritures. J’y ai porté une très
grande attention, en particulier au montage : les enchaînements, les
associations, les passages d’une séquence à une autre reposent souvent
sur les sons ", indique Nicolas Philibert.
" Archives "
Nicolas Philibert est aussi le réalisateur du documentaire " Être et avoir ".
Présenté au Festival de Cannes en Sélection Officielle en 2002, le
film, s'intéressant au quotidien d'une classe unique dans une petite
commune auvergnate, avait rencontré un grand succès, critique et public.
Bande annonce :
Historique :
La
Maison de la Radio, réalisation d'un projet imaginé par le Général de Gaulle, célèbre pour sa forme arrondie a
été conçue par l'architecte Henry Bernard sur 25 000 m². 500 m de circonférence, avec une tour de 68 mètres de haut. La
décoration intérieure a été confiée aux frères Niermans, au sculpteur Louis
Leygue et au peintre Georges Mathieu.
Située dans le 16ème arrondissement en bordure de
la Seine, face du Pont de Grenelle, elle a été inaugurée en 1963. Pour son cinquantenaire, la belle dame blanche des ondes hertziennes n'a quasiment pas pris une ride vue son architecture et sa conception plutôt avant-gardiste pour l'époque. Le bâtiment quand même de conception trop fragile ne répondait vraiment plus aux normes de sécurité et a déjà subi plusieurs rénovations et ravalements, et il est encore prévu une nouvelle réhabilitation en 2015 avec des réaménagements extérieurs supplémentaires et une plantation de plus de 500 arbres.
Sa construction démarre en 1961 .
La finition à l 'ouverture de 1963
Evolution au fur et à mesure des années .
La salle des concerts
Les Grandes Orgues .
Vue d'ensemble