" A propos du court métrage... "
Les
grands cinéastes, ceux dont nous aimons passionnément les films, ont
commencé par tourner des courts métrages. Parce que c'est la seule
solution pour faire ses premiers pas dans ce métier difficile.
S'exprimer par l'image, raconter des histoires, charmer les spectateurs,
transmettre des émotions, faire rire ou pleurer, tout cela ne s'invente
pas.
Sans
aucune fausse modestie, je ne me considère pas comme un grand cinéaste,
mais ce que je sais c'est que j'ai appris l'essentiel de mon métier en
tournant une vingtaine de petits films très fauchés et très
rudimentaires. Mon père, qui n'avait rien à voir avec le cinéma,
possédait une petite caméra amateur pour nous filmer au bord de la mer,
sur les plages normandes, pendant les vacances. Et ce qui était
merveilleux et inespéré c'est qu'il me prêtait cette caméra afin que, le
dimanche, avec mes copains, je tourne des petits films à moi. Il ne
m'imposait aucun contrôle, me laissant libre de faire ce qui me trottait
en tête. C'était un père formidable.
A
l'époque, le support était la pellicule, 8mm, puis 16mm, il fallait
acheter des bobines, les faire développer, trouver quelque part une
machine pour monter les films, les sonoriser, ce n'était pas simple.
Aujourd'hui, les jeunes gens qui veulent s'exprimer par l'image peuvent
le faire beaucoup plus facilement, et c'est tant mieux : une petite
caméra numérique, à emprunter à un oncle, ou à voler dans un magasin, et
le montage, facile à aborder avec un simple logiciel sur son propre
ordinateur. Dans ces conditions, on ne peut pas espérer tourner Titanic ou Avatar,
mais on peut, à moindre frais, tourner des films, se frotter à cette
exercice compliqué et enthousiasmant qu'est la mise en scène.
Je
sais que certains films que nous voyons sont parfois tournés par des
réalisateurs qui n'ont jamais fait le moindre court métrage, et ça
m'énerve. Parce que, à moins bien entendu d'être Orson Welles,
il n'est pas pensable d'arriver à tourner un long métrage intéressant,
réussi, personnel, différent, si on n'a jamais tourné de court métrage.
Les réalisateurs dont vous allez voir les films au cours de ce festival l'ont parfaitement compris.
Quand
j'étais adolescent j'habitais à Tours. Il y avait à l'époque un très
important et très célèbre Festival du Court Métrage, que je fréquentais
assidûment en séchant les cours au lycée. J'y ai vu des films
formidables, et entre autres les premiers films de Roman Polanski, Robert Enrico, ou William Klein.
Alors,
ouvrez grand vos yeux, vos oreilles, n'en perdez pas une miette, car,
parmi tout ce que vous allez découvrir, il y a peut-être les grands
cinéastes de demain.
Patrice LECONTE
LE JURY
Alain Berbérian
Réalisateur français d'origine arménienne né en 1953, Alain Berbérian
a voué sa carrière au sourire de son public. C'est donc dans le genre
de la comédie qu'il s'est illustré avec le plus de brio tout au long de
sa carrière. Apparu aux côtés des Nuls, il réalise avec eux " La Cité de la Peur " qui connaît un franc succès auprès du public français. Après un détour par le thriller avec " Six-Pack" il renoue avec son genre de prédilection en réalisant tour à tour " Le Boulet " puis " L'Enquête corse ". Son dernier film en date," L'Île aux trésors ", lui permet de s'essayer au film d'aventure.
Jean-Luc Couchard
Jean-Luc Couchard
fait partie de ces comédiens aux multiples facettes que l'on retrouve
aussi bien au théâtre que face à une caméra. Né en 1969 à Dolhain, dans
la province de Liège, il suit des études au conservatoire de Liège pour
débuter une carrière sur les planches qui le mènera à interpréter des
rôles écrits par des dramaturges de renom ( Brecht, Marivaux ou encore
Jarry pour ne citer qu'eux). On le retrouve au cours des années 90 dans
un grand nombre de courts métrages, témoignant de son grand intérêt pour
le genre. Il s'illustre par ailleurs dans plusieurs longs métrages très
populaires en France, de "Taxi 4 " à" Dikkenek ".
Son rôle dans " Dead Man Talking ", qui sera sur les écrans en 2013, réjouira les amateurs de rôles sérieux et décalés dans lesquels il excelle.
Révélée en 1977 dans " L'une chante l'autre pas " d'Agnès Varda, Valérie Mairesse
devient rapidement une actrice incontournable du cinéma français. Dans
les années 1980, elle joue dans de nombreuses comédies, telles que " C'est pas moi c'est lui " de Pierre Richard ou encore " Banzaï "
de Claude Zidi, ce qui lui vaut une incontestable renommée auprès du
public. Valérie Mairesse ne se contente cependant pas d'être une figure
populaire, et montre constamment qu'elle est avant tout une actrice
accomplie, comme en 1985 où elle retourne à son premier amour, le
théâtre, sous la direction de Jérôme Savary. Récemment, elle dévoile au
public une autre facette de sa personnalité, en rejoignant la télévision
avec la bande de Laurent Ruquier (On a tout essayé, On va s'gêner…),
bande avec laquelle elle tissera des liens, puisqu' Isabelle Mergot la
fera jouer dans " Enfin veuve ! " en 2008.
Bob Swaim
Réalisateur,
Scénariste et Producteur, pendant plus de trente-cinq ans, il a écrit,
dirigé et produit des longs métrages en Europe et à Hollywood. Ses films
ont reçu de nombreux prix et récompenses, notamment trois Césars de
l'Académie Française du film et le Grand Prix UNICEF au Festival de
Berlin. Il fut l'un des dix finalistes du Grand Prix International du
Documentaire d'Auteur pour "Lumières Noires" - meilleur documentaire au Festival de la Télévision de Monte Carlo en 2007.
Il
est membre du Directors Guild of America, du Writers Guild of America,
du Screen Actors Guild, Academy of Motion Picture Art and Sciences, de
l'Académie Européenne du Cinéma, de l'Académie Française des Arts et de
Techniques du Cinéma et de la Société des Auteurs et Compositeurs
Dramatiques. Pour sa contribution à l'industrie cinématographique
française, il a été nommé Officier des Arts et Lettres par le Ministre
français de la Culture. Depuis 2007, il est Directeur de l' Ecole
Internationale du Film & Television de Paris (L'EICAR).
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